Depuis les années 1980, avec, entre autres, Patrick Chamoiseau, le champ littéraire s’est ouvert à la « créolité ». Comment la trilogie autobiographique Une enfance créole met-elle en œuvre ce métissage littéraire, ce sera l’objet d’une première séance. Chamoiseau présente lui-même ce récit comme « une parole tranquillement diverselle » ; pourtant l’enfance n’est pas le lieu de l’innocence, et la Martinique de Chamoiseau n’est pas celle des agences touristiques : « un grand principe de violence commandait à nos mœurs ». Mais quand on écrit en pays dominé, se réclamer d’une « parole tranquillement diverselle », n’est-ce pas justement mieux résister à la violence des dominants ? C’est la question qui orientera les trois autres séances consacrées au roman Texaco, prix Goncourt 1992, qui raconte comment une femme puissante, par la force de son « sermon », défend le quartier qu’elle a fondé en périphérie de Fort-de France.