Il y a un peu moins de 20 ans, nous nous réunissions à l’initiative de Patrice Leclerc en vue de créer une Université Populaire des Hauts-de-Seine, accueillis au théâtre par Bernard Sobel qui en assurait la présidence. Nous étions encore sous le choc des élections de 2022, certains, du moins voulions nous l’être, que cette figure ne se reproduirait pas. Convaincus qu’il fallait se battre sur le terrain des idées pour que cela ne se reproduise pas. Retrouver pour cela les sources de l’éducation populaire développée à la fin du XIXe : non pas tant l’éducation d’un peuple censé être ignorant par des intellectuels qui savent,— l’appel à des personnes compétentes dans un domaine de spécialité ne nous effraie pas—, mais surtout le développement de l’esprit critique par son exercice systématique par celles et ceux qui participent aux activités que nous proposons, sur les questions décisives pour notre avenir.
De là cette définition de l’UP que nous donnons dans notre manifeste fondateur :
« Université parce qu’il s’agit d’un lieu d’imagination, de formation, d’apprentissage à l’exercice de la pensée critique. Populaire parce qu’elle est ouverte à tous, afin de donner accès à des savoirs qui ne doivent pas rester le privilège de quelques spécialistes. Mais aussi parce qu’elle est le lieu où il est possible de réfléchir des questions qui nous traversent dans nos diversités et nos richesses. »
C’est la même idée qui est reprise à l’article 1 de nos statuts. J’en expliciterais volontiers une dimension : populaire au sens où Machiavel dit que, dans une cité, le peuple est formé par celles et ceux qui ne veulent pas obéir. Ce qui est partie intégrante de l’art de vivre populaire dont Patrice fait la colonne vertébrale de son mandat de maire.
Vingt ans plus tard l’état de la situation idéologique ne nous engage pas à changer de cap, bien au contraire : certaines des idées scandaleuses, rejetées à l’époque, sont servies, ici ou là, jusqu’au gouvernement, comme des lieux communs.
Nous ne sommes pas là pour aller dans le sens du courant. Nous sommes du poil à gratter, souvent à contrepieds des tendances dominantes. Ainsi, nous choisissons de parler des métissages au moment où l’on nous invite à affirmer une identité. Ainsi avons-nous invité Edwy Plenel, en 2015, pour parler de son livre « Avec la musulmans ».
Le même souci nous a déterminé à nouer un partenariat avec l’association ENNOUR, association culturelle liée à la mosquée de Gennevilliers. Malheureusement, pour des raisons strictement matérielles, ce partenariat n’a pas fonctionné cette année. Je pense qu’il faut encore relancer l’association afin de le rétablir.
C’est à l’aune de ces convictions que nous devons réfléchir et juger notre activité : nous sommes là, recevant des subventions publiques, de trois villes et du département, comme empêcheurs de penser en rond, y compris quand le ronron procède des institutions elles-mêmes. C’est le mérite d’une démocratie de rendre possible ce paradoxe. Il n’en reste pas moins vrai que, au cours des dernières années, plusieurs mesures légales nous contraignent et peuvent mettre en cause la liberté de critique. Ainsi en est-il du « Contrat d’engagement républicain », qui a déjà servi à certains préfets pour supprimer la subvention d’associations, sans parler des menaces ouvertes proférées contre la Ligue des Droits de l’Homme.
Je dis tout ça pour rappeler le terrain qui est le nôtre, notre originalité qui ne nous mets pas en concurrence avec les nombreuses associations culturelles de la ville de Gennevilliers ou du département, même si nous pouvons nouer avec elles des partenariats. Ainsi en est-il de notre collaboration avec Vigo Pour Tous : nous ne sommes pas programmateurs de cinéma, mais nous proposons un cycle de critique cinématographique fondé sur la projection d’un film analysé. Quand nous avons été au Louvre ou à Beaubourg, ce n’était pas pour visiter le musée, mais pour passer deux heures à analyser une seule peinture.
Cette raison d’être, nous nous sommes efforcés de la réaliser en tenant sur deux pieds : donner accès aux savoirs de disciplines différentes et exercer l’esprit critique. Ces deux versants ne sont pas séparables comme deux pans d’une programmation.
Il y a vingt ans, la solution de synthèse que nous avions trouvée consistait en l’organisation de cours donnés à un horaire permettant à celles et ceux qui ont un emploi du temps contraint d’y participer. Cela doit rester, je crois, une règle qui nous oblige, même si une ou deux exceptions. C’est la même raison qui nous a conduits à nouer un partenariat avec la CMCAS, moins actif cette année pour des raisons de déménagement et de changement dans la direction : cinq séances en zoom assurées par Michel, avec de 30 à 40 personnes. Aux dernières nouvelles, il devrait reprendre l’an prochain avec un rythme plus soutenu. C’est le seul cas où les cours seront assurés à distance.
Les cours sont de nature différente de celle des conférences.
Les conférences sont plus strictement informatives que les cours, parce qu’un conférencier arrive avec son savoir et répond à des questions qui ne peuvent pas être très réfléchies. Un cycle de cours, d’une durée suffisamment longue, permet de créer une synergie voire une complémentarité entre enseignant et enseignés, d’une séance à l’autre, condition sans laquelle la parole resterait à sens unique. Nos « cours » n’ont pas pour fin une formation de type scolaire ou universitaire, sanctionnée par un diplôme : ils sont le cadre pour rendre sensible au questionnement, comprendre que, dans la réflexion, les questions sont plus importantes que les réponses parce qu’elles forment le dynamisme de la pensée. Si nous insistons sur un nombre de séances relativement élevé pour traiter un sujet, ce n’est pas par coquetterie intellectuelle, moins encore par ambition de traiter une question en totalité, mais pour prendre le temps d’une compréhension active des auditeurs de l’UP et d’une adaptation de l’enseignant au public qui vient au cours. Le contraire du zapping mais aussi de ce que l’on appelle communément « élitisme ». Si nous présentons actuellement quelques cycles de conférences, je crois qu’il faut veiller à maintenir le privilège des cours tels que définis ici.
C’est ce souci pédagogique qui nous a permis de donner accès à des sujets aussi difficiles que les ondes gravitationnelles, la théorie du big-bang, les religions, la tectonique des plaques, à des auteurs dont la pensée n’est pas immédiatement saisissable comme Bourdieu, Derrida, Spinoza, Chamoiseau, à des périodes aussi complexes que celle de la Révolution française, de l’Europe du 17e, ou à saisir la profondeur de ce qui pouvait paraître trivial, comme la chanson etc. C’est toute la programmation qu’il faudrait citer ! Rien n’est à rejeter !
Notre raison d’être est là : nous savons qu’il n’y a que des questions difficiles, et de plus en plus difficiles au fur et à mesure que les disciplines théoriques se développent. Mais, comme le disait Antoine Vitez en reprenant un mot de Schiller, nous voulons « être élitaires pour tous » : refuser l’idée qu’il y a une culture pour un peuple, un peu simplet, ou au moins enfant et qui doit être guidé par un maître et une autre pour l’élite. Nous nous situons, au contraire, dans l’héritage des Lumières : chercher les voies d’accès pour que les savoirs ne soient pas confisqués par quelques privilégiés.
C’est la même raison qui nous a déterminés à répondre à l’appel de la Ligue de l’Enseignement afin d’assurer des séances de travail à la Maison d’arrêt des Hauts-de-Seine. Toutes celles et tous ceux qui y sont allés, en sont sortis avec le sentiment d’avoir appris quelque chose, d’avoir fait une expérience d’humanité en ayant été un peu utile à ces hommes privés de leur liberté de mouvement. Cette année, l’activité a été réduite du fait d’un incident grave à la bibliothèque de la prison, puis de la maladie de la responsable au sein de l’établissement : si nous avions l’objectif d’assurer jusqu’à 10 séances, nous n’avons pu en construire que trois, + une prévue en août. Souhaitons retrouver le rythme prévu.
Dans cette perspective, chaque enseignant est libre de sa pédagogie, et nous tenons absolument à cette liberté. Mais nous nous devons aussi de rappeler à chacun nos principes d’UP. C’est le rôle fondamental des référents, qui ne sont pas des intermédiaires administratifs, mais des partenaires dans le dialogue entre auditeurs et intervenants, qui ont à veiller en particulier à ce que le temps des échanges soit assez important, de l’ordre de la moitié du temps total de la séance. Notons que le travail des référents s’est beaucoup amélioré cette année, ce qui a pour effet de nous permettre de donner un tableau presque complet de la fréquentation des cours.
Il n’en reste pas moins vrai que l’on ne peut pas, à mon sens, ne prendre en compte que ce mode pédagogique de l’exercice de l’esprit critique. C’est la question que nous devons poser à cette jeune femme désobéissante de 20 ans qu’est l’UP. Comment faire place à une pédagogie critique qui ne repose pas sur la transmission d’un savoir établi, mais qui soit aussi celle de production de rencontres, voire de production de savoirs, ou simplement d’échanges intellectuels. C’est ce qui se passe depuis un bonne dizaine d’années avec le cercle des lecteurs où une adhérente, un adhérent propose sa lecture d’un livre pour lui important.
Pour aborder cette question il faut, je crois, poser le problème en d’autres termes que ceux, habituels, opposant passivité et activité de l’auditoire. Ça ne vaut pas sur tous les sujets, évidemment : nous n’allons pas produire une nouvelle théorie des commencements de l’univers. Mais nous devons favoriser ce genre d’exercice sur les sujets où c’est possible, souhaitable. Nous devrions essayer d’organiser des ateliers qui prennent une question et cherchent, par la délibération des participants, leur réflexion et recherches autonomes, à élaborer les termes raisonnables pour bien la poser et les voies pour une solution possible, à l’instar de ce que nous avons fait lors du mouvement des Gilets jaunes. Par exemple des sujets possibles : démocratie représentative et conflits politiques, légalisation de certaines drogues, loi sur la fin de vie, race et racisme, les « valeurs de la république », etc. Nous pourrions, dans la programmation 24-25 envisager l’ouverture d’un ou deux ateliers de ce genre qui sortiraient d’un mode académique d’enseignement et favoriseraient l’activité autonome des adhérents de l’UP, élargiraient sans doute le public qui nous suit.
Peut-être nous faut-il réfléchir aussi à des ateliers d’écriture, produisant des textes sur une question jugée importante, textes théoriques ou non, voire pour aider certains étudiants de nos villes populaires à rédiger leurs mémoires. Ce serait une voie dans l’exercice de la pensée critique pour une fraction de la population qui ne fréquente pas l’UP.
C’est ce souci qui a guidé le travail de l’atelier de programmation du forum sur les métissages, créé par l’AG de l’an passé, et qui constitue à mes yeux son succès majeur : une vingtaine d’adhérents de l’UP, certains enseignants, d’autre non, ont travaillé ensemble à produire la programmation de la journée, et à produire un questionnement interrogeant la pensée des invitées et invités. Nous avions constaté que la forme conférence s’épuisait. Nous n’avons pas trouvé la solution miracle : elle n’existe pas. Nous avons trouvé un moyen de conduire une réflexion collective sur un sujet important, refusant de nous en remettre à une personne censée être compétente pour nous apporter un plateau de conférenciers. Avec les entretiens conduits par des adhérents de l’UP, nous avons tenté à la fois de rendre plus vivant, moins dogmatique le propos de l’invité, et de l’aborder à partir d’interrogations telles que chacune ou chacun d’entre nous les formule. Être populaire ce n’est pas recevoir un savoir déjà constitué, c’est s’efforcer de prendre les questions telles que nous nous les posons et engager un dialogue avec une personne réputée compétente, voire lui opposer des arguments. Ça peut être aussi produire des réponses possibles sans en appeler à une compétence réputée.
Ces questions de forme sont importantes. Notre jeune femme de 20 ans a traversé un épisode chaotique, dont elle n’est pas sortie sans stigmates : elle a attrapé, comme tout le monde, non pas la COVID, mais deux confinements. S’en est suivi un coup sur son physique et sur ses manières d’être, donc aussi sur son moral. Elle a perdu un bon tiers de son poids, mais elle reprend des couleurs : 135 adhérentes (+ une vingtaine cumulant Colombes, Villeneuve et CMCAS, dont les adhérents sont dispensés d’adhésion pour assister aux cycles de l’UP), contre 122 l’an passé, 91 en 2021, mais 183 en 2019, et 220 en 2017. Les chiffres de la fréquentation des cours suivent la même courbe : 1595, total cumulé en 18-19, 769 en 21-22 et 992 cette année. À noter que cette année nous n’avons assuré aucun cours à distance, ni en « hybride », solution qui nous avait permis d’éviter le désastre en 21-22.
Côté chiffres, le gros progrès cette année est celui de la fréquentation du forum : alors que nos conférences plafonnaient depuis quelques temps à 30 participants, nous retrouvons une fréquentation perdue depuis plus de cinq ans : entre 60 et 80 personnes sont passées au forum.
Ce qui confirme que les manières d’être ont bien été affectées par les confinements. Par exemple, pourquoi aller écouter une personne savante et intelligente, un soir d’hiver, alors qu’on la trouve sur son écran d’ordinateur en restant assis dans son fauteuil ? Avec en prime, la possibilité de l’arrêter quand on veut, de boire un coup sous son nez, sans être impoli ! D’où la nécessité pour nous d’inventer, et d’inventer encore des formes qui favorisent ce que les techniques contemporaines de communication ne permettent pas : la délibération en commun, l’échange d’arguments qui font bouger nos certitudes.
C’est la raison pour laquelle nous avons reconduit le forum des idées pour 2024, sur le thème « nos futurs » et que nous avons inscrit sa fabrique comme un cycle normal dans notre programme d’activité (1ère réunion le 20 juin). Là, tout est à faire, et de nouvelles formes sont à trouver ou inventer. Par exemple, organiser quelque chose qui serait du genre « conférence gesticulée » telle qu’inventée par Gérard Noiriel ou Bernard Friot.
C’est aussi la raison pour laquelle nous poursuivons notre partenariat, initié en 2009 avec Les Cahiers d’histoire, Revue d’histoire critique et les associations d’historiens avec la tenue des 8e Rencontres d’Histoire Critique ayant pour thème le « Sports En-jeux » du 23 au 25 novembre 2023.
Elles sont construites par un groupe d’animation qui s’est réuni régulièrement pour définir la thématique, la forme des diverses manifestations, ateliers-débats, projections de films, expositions, rencontres avec des acteurs et actrices locales. Le thème du sport s’est imposé à l’ensemble des partenaires. Ce mois de juin sont décidés : un forum des associations et éditeurs qui se tiendra à l’Espace Grésillons, des ateliers qui auront lieu le vendredi et le samedi aux Grésillons (Olympisme, Sport ouvrier, sport populaire, Sport et genre, Sport et politiques …), une projection au cinéma Jean-Vigo le jeudi 23 au soir.
Il n’en reste pas moins vrai que nous sommes dans une bulle ou sous un plafond de verre et que nous devons nous efforcer d’en sortir. Encore une fois, la question n’est pas de faire de l’audience pour l’audimat. Mais les chiffres d’audience sont l’indicateur des échos que notre volonté de d’exercer l’esprit critique en commun peut rencontrer ou non : si nous ambitionnons de faire bouger les esprits, sur des aspects décisifs où la liberté publique est en jeu, ce n’est pas en restant entre nous que nous y parviendrons.
Le tableau de la fréquentation des cours fait apparaître deux enseignements : si la fréquentation est en légère hausse par rapport à l’année passée, elle est sensiblement en baisse par rapport à 2019. Mais l’évolution produit un resserrement des chiffres entre les différents cours : le haut de la fourchette a bien baissé, alors que le plancher est resté stable. L’écart entre le maximum et le minimum s’est réduit : de 7 à 17,5, cinq cours étant fréquentés par moins de 10 adhérentes (de 7 à 32,33 en 18-19, pour 5 cours à moins de 10). Cette relative homogénéité ne permet pas de tirer d’enseignement quant au genre de sujet qui serait plébiscité.
Dans quelle direction s’engager pour sortir de cette « bulle » ?
La question est bien posée par Kafka, dans le texte que nous avons mis en exergue de notre manifeste, il y a 20 ans :
« Il faut (…) activer chaque individu par la confiance qu’on lui accorde. Il faut lui donner de la confiance en lui, de l’espoir et par là une réelle liberté. Ce n’est que comme cela que nous pouvons travailler et vivre et ne pas ressentir l’appareil législatif qui nous entoure comme un humiliant parc à bestiaux. »
Je ne vois pas d’autre voie que celle qui consiste à nous efforcer à une participation toujours plus active de chacune et chacun d’entre nous.
De ce point de vue je crois qu’il faut réactiver le groupe de travail (c’est le mot utilisé il y a 20 ans, meilleur que celui de « commission » par trop institutionnel, donc excluant celles ou ceux qui n’en sont pas) sur la programmation des cours afin de faire droit aux demandes des adhérentes et adhérents. Mais il nous faut en changer la procédure. Au lieu de demander aux enseignants, avec qui nous formons cette communauté qu’est l’UP, quelles sont leurs intentions pour l’année à venir, avant de reprendre ce que les adhérents souhaitent, il nous faut assurer une réunion avec les adhérentes et adhérents qui collationnent les différents désirs, en décembre ou janvier, puis organiser une réunion commune avec les enseignants où les demandes des adhérents seraient prises en compte. Il n’y a pas de raison de penser que les enseignantes et enseignants, les membres du CA ont le monopole du choix des bons sujets de cours.
Mais ceci n’affronte pas la question de savoir comment sortir de la bulle dans laquelle nous sommes pris. Pour commencer à l’aborder, il faut avoir conscience d’une chose sur laquelle Bernard Sobel insistait fortement quand il dirigeait le Théâtre : le nom de théâtre, même si on lui ajoute l’adjectif « populaire » est, pour le public qu’il cherche à faire venir, comme une barrière mise à l’entrée. Il en va de même pour les noms « université », « cours » etc. Et nous ne pouvons pas ne pas les utiliser. Ce sont des noms barrière pour entrer à l’UP. Voire pour aller sur notre site internet ou simplement lire notre plaquette.
Pour le dire en langage simple : au lieu d’attendre que les gens viennent à nous, il nous faut aller à eux. Il s’agit là d’un double problème, à la fois de communication et d’activité.
Une bonne partie de notre communication se fait par l’internet : visite du site (en moyenne 5 personnes/jour, plus en début de saison) et newsletter (avec des problèmes de diffusion auprès de certaines). Le site est beau, mais seules celles qui s’y rendent le savent. Nous avons beaucoup amélioré notre présence dans l’espace public du fait d’une bonne distribution de la plaquette dans les lieux fréquentés par le public : un bon système de prise en charge de cette tâche, avec responsabilité individuelle pour chaque lieu. Mais nous ne pouvons en rester là.
Il nous faut assurer une présence physique dans l’espace public, singulièrement en certains lieux des villes, notamment sur les marchés. La simple diffusion de flyers ou de plaquettes ne peut suffire. Je crois que nous devons inventer une manière de notre activité de réflexion dans la rue : c’est là où la question dépasse celle de la seule communication. Quelque chose comme une conférence animée (pour ne pas dire gesticulée) dans la rue ou au marché, sur un thème déterminé. Celui du forum s’y prête parfaitement. Pourquoi, en fonction de nos forces, du nombre de celles et ceux qui ont envie de se livrer à cette expérience (il suffit d’être trois ou quatre) ne pas organiser deux ou trois séances de ce genre, sur le thème « nos futurs », en choisissant une question plus précise ? Pourquoi ne pas proposer cela aux RHC, sur le thème du sport, le 11 ou le 18 novembre ?
Il ne s’agirait de rien moins que d’engager la discussion avec les habitants des villes sur lesquelles nous intervenons sur un sujet lié au thème. Pour faciliter l’intervention, nous pourrions nous faire aider par un comédien, à la manière de ce que nous avions fait autrefois avec la MDC avec l’opération « philo à domicile ».
Je propose de soumettre cette idée à l’atelier de fabrique du forum et au groupe qui prépare les RHC.
La situation n’est pas des plus réjouissante. Elle nous convoque du côté de ce que l’on a pu nommer l’optimisme de la volonté. Je ne sais si cela suffira pour sortir d’un certaine morosité ambiante. Nous pouvons nous y efforcer ensemble.
Rapport adopté à l’unanimité des 23 présents.
Les comptes 2022 et le budget 2024 ont également été adoptés à l’unanimité.
Suite à la discussion sur le budget les motions suivantes ont été adoptées à l’unanimité par l’A.G. :
1°) Nous considérerons la possibilité légale de ne pas traduire en termes financiers les heures « bénévole », mais de les poser en annexe du budget comme quantum horaire. Pour ce faire nous interrogerons, en particulier les élus au Conseil Départemental, pour mesurer le risque que cela aurait si, formellement, notre budget apparaissait en forte diminution.
2°) Que ce soit à l’intérieur du C.A. ou à l’extérieur, n’apparaît, sous ce chapitre, qu’un nombre d’heures global, estimé approximativement, sans jamais procéder à la distribution individuelle de ces heures.
3°) La notion de « bénévolat » étant critiquable sur le plan idéologique, si des volontaires le souhaitent, une réflexion critique sera menée et proposera un autre terme au C.A.
4°) À propos du « Contrat d’Engagement républicain »
Le C.A. est mandaté pour prendre contact avec le collectif des associations (voir l’article paru sur le site AOC, envoyé aux membres du CA) qui protestent contre cette disposition de la loi « séparatisme » afin d’envisager les actions possibles.
Pour ce qui concerne ces deux contraintes, le CA prendra contact aussi avec l’AUPF pour envisager une réponse collective des UP.
5°) À propos de la rémunération des enseignants :
Nous rappelons que la rémunération des enseignants a été posée comme un principe au moment de la fondation de l’UP. La norme est donc que tous les enseignants sont rétribués (taux horaire net : 50€).
En conséquence la fiche de renseignement est simplifiée par la suppression de l’alternative « rémunéré (e) ou bénévole).
Celles ou ceux qui ne veulent pas se faire rémunérer ne remplissent pas la fiche de renseignement.
Celles ou ceux qui souhaitent verser le montant de leur rémunération nette le mentionnent sur la fiche de renseignement (et peuvent ne pas indiquer leur n° SS puisqu’il ne leur est pas versé de salaire).
Les personnes dont le nom suit ont été élues au Conseil d’administration :
Alex Abancourt, Jacqueline Agogué, Olivier Aulnette, Dalila Belabaci-Bourgeois, Abedelahim Benassem, Gérard Bras, Pierrette Bras, Catherine Chaussy, Bernadette Citot, Ekaterini Despiniadou, Pierre Droin, Christine Dufour, Gilbert Duhamel, Maud Fécil, Ginette Francequin, Brigitte Gariano, Annie Ibrahim, Anne Jollet, Martine Jolly, Michèle Klaerr, Claire-Jeanne Lambert, Marie-Claude L’Huillier, Serge Lacroix, Magali Lombard, Corinne Luxembourg, Pascale Roux, Gérarldine Salle, Michel Sarrazin, Thérèse Sciamma, Rémi Simon, Clarisse Tenenbaum.