Une longue histoire de la philosophie et de la littérature, pour une fois solidaire du sens commun, estime que le « sadisme » est le plaisir de faire le mal en abusant du pouvoir. Rejeter Sade dans l’enfer des bibliothèques voire dans la pornographie, quelle erreur ! Sous l’impulsion de Baudelaire et jusqu’à nous, sous une impressionnante avalanche de commentaires tantôt hostiles tantôt enthousiastes, le « divin marquis » a balayé les préjugés. Il donne à lire une écriture du désir qui bafoue l’espace du tableau et de la représentation, pour DIRE le corps. Je donnerai à voir la substitution du texte sadien à la vulgate sadique, en lisant des passages tantôt célèbres et tantôt méconnus. Je souscrirai résolument au jugement de Guillaume Apollinaire : « Le Marquis de Sade, l’homme le plus libre qui ait encore existé ».
