Lucrèce, disciple d’Épicure, poète philosophe romain du premier siècle avant J.-C., fait scandale jusqu’à aujourd’hui. En effet, si l’âme, comme toutes choses, est composée d’atomes de matière, alors l’un des présupposés des religions, l’immortalité de l’âme et la récompense ou la damnation après la mort, est battu en brèche. Cette affirmation inaugure un courant philosophique intégralement matérialiste.
Nous examinerons les arguments de cette véritable « physique de la pensée » qui dérange nos habitudes de pensée et préfigure certaines recherches contemporaines sur le fonctionnement de l’esprit. Sa conséquence éthique est fondamentale : par-là, nous sommes libérés d’un obstacle majeur à notre quête de liberté et de sagesse : la peur de la mort.